L’état de l’éducation scientifique est une des grandes préoccupations actuelles : quelles mesures envisager ?
L’état de l’éducation scientifique est une des grandes préoccupations actuelles : la plupart des élèves ne maîtrisent pas les fondements du calcul et sont incapables de répondre aux exigences minimales. Sur les 30 pays les plus développés de la planète, les États-Unis par exemple, occupent le 25e rang dans l’enseignement des mathématiques et le 21e en sciences.
Lançant une « compétition » entre les Etats, fixant des objectifs qui seuls leur permettront de recevoir leur part des 5 milliards de dollars de fonds fédéraux débloqués, Barack Obama et son ministre de l’Education Arne Duncan ont décidé de secouer le système : introduction du salaire au mérite des enseignants, encouragement des « chart schools », ces écoles « à charte » qui peuvent développer leur propre programme scolaire… La réforme entamée par l’administration est soutenue du bout des lèvres par la gauche américaine, quand elle n’est pas farouchement décriée par les syndicats d’enseignants. « Toutes les écoles et tous les professeurs ne seront pas contents, a déclaré Barack Obama. Mais les enfants américains et l’économie américaine s’en porteront mieux. » (...)
A la High School for Leadership de Manhattan, où les professeurs font tous partie de la puissante United Federation of Teachers, on regarde avec méfiance ces « charter schools » dont les professeurs ne sont pas syndiqués et dont les résultats ont été récemment qualifiés de « miraculeux » par le New York Times. « Ces écoles enfoncent encore l’image de notre établissement, maugrée un professeur. Mais c’est vrai qu’elles peuvent stimuler la concurrence. »
Un documentaire de David Guggenheim, le réalisateur de « Une Vérité qui dérange » qui louait Al Gore et son combat contre le réchauffement planétaire, a réactivé le débat à la veille des élections du midterm. Nommé « En attendant Superman », il décrit la lutte désespérée de cinq familles pour voir leurs enfants inscrits dans une de ces nouvelles écoles et échapper ainsi à « la médiocrité » de l’enseignement traditionnel. Or les verrous posés par les syndicats sont de loin les plus difficiles à surmonter…
Extraits de l’article « L’éducation menacée de médiocrité » de Luis Lema paru dans le Temps du lundi premier novembre 2010